Vigilance adonis en Occitanie et Provence

Quelle est cette plante tueuse ?

Le RESPE, Réseau d’Epidémio-Surveillance en Pathologie Equine, a émis un appel à vigilance le 25 septembre dernier suite à la découverte d’adonis dans des bottes de foin du Gard.

Avant affolement et spéculations nébuleuses, le point avec le spécialiste français et européen en toxicologie, référent national au RESPE, le vétérinaire Gilbert Gault, chercheur associé USC 1233 à VetAgro Sup (Lyon)

Adonis SPP (SPP pour species) Trés joli nom pour un poison.

Fraîche, son goût âcre est peu appétant pour les équidés mais sèche, ou en séchant, elle perd son acreté ; potentiellement consommée, elle est hautement toxique, même à faible dose.

« Cette plante, dont on a découvert et décrit les effets entre 1880 et 1950, a pour capacité théorique de moduler sa toxicité en produisant plus de molécules pour se défendre ».

Si l’adonis est connue depuis longtemps, sa chimie reste encore à découvrir. « Elle n’a, pour les biologistes et toxicologues du monde entier, pas encore livré tous ses secrets ».

Les symptômes apparaissent vite « en moins de 12h. Plus les symptômes apparaissent vite, plus le pronostic est sombre . On a peu de temps pour réagir et il n’y a pas d’antidote ».

Ataxie et convulsions sont les premiers signes, puis tachycardie «  L’étude de la symptomatologie et la chronologie offrent la possibilité de savoir si l’équidé pourra reprendre sa vie d’avant ou avoir des séquelles. »

Pour tenter de se prémunir, le Docteur Gault conseille de connaître le nom du producteur et de faire la traçabilité du foin ; écarter les patelles contenant des fleurs et fruits séchés d’adonis. » « 30 % d’adonis suffisent pour contaminer. » Un repère : « Là où il y a des coquelicots, il y a probablement de l’adonis. Les tiges de coquelicots sont facilement repérables ».

« En toxicologie, la dose fait le poison. L’adonis, cette plante sauvage qui aime le soleil et les sols calcaires, est hautement toxique à faible dose, c’est dire sa dangerosité. »

Les botanistes et toxicologues font appel à la responsabilité de chacun pour signaler officiellement tout cas d’empoisonnement à l’adonis. Ceci permettra d’affiner les cartographies toxicologiques occitanes et provençales qui verront le jour d’ici quelques semaines.

A ce jour, 12 chevaux issus de la même structure ont trouvé la mort.

CL

Pour en savoir plus : https://respe.net/appel-a-vigilance-adonis-gard/

credits photos : Gilbert Gault

28-09-2021