EQUITATION ET DESINTOX

LA PLUME D'ESTELLE. Un autre regard sur l'équi-santé. Pour celles et ceux qui aspirent à faire fonctionner leurs muscles et leurs neurones.

On dit, on dit, que le meilleur moyen de se sauver d’une addiction, c’est de la remplacer par une autre encore plus forte, et qui dit écurie, dit kétamine… Bon en réalité personne ne va se sauver de quoi que ce soit. On ne se débarrasse pas de soi-même ; le cycle de la vie n’a pas prévu les choses comme ça.  Le tout c’est de l’accepter, et pour se faire, de s’accepter enfin. A ces mots, personne ne se dirige vers la pharmacie, qu’on soit d’accord.

A ceux qui ont tant perdu, se sont perdus,
Qui vacillent entre sifflements et silence,
Et veulent tordre le cou de cette solitude,
Creuser le tombeau de cette servitude,
D’un passé confondu dans un présent absurde.

J’écris que personne n’a fait d’erreur, que chacun est un explorateur.
Et comme Christophe Colomb qui voulait trouver les Indes, vous découvriez l’Amérique. Car les flots de l’ivresse peuvent être plus grands encore que ceux que nous croyons connaître.

Voir le monde couleur LSD, quel esthète voudrait s’en passer ?
Planner le monde sans héroïne ? L’affronter sans cocaïne ?
Mais ces cocktails, devenus molotov, consument la flamme en nous,
Que nous tâchons de noyer.

Benjamin d’Israeli a écrit une phrase devenue célèbre chez les cavaliers : « Un petit trot est une cure contre nos démons ».

Oui, l’équitation est une cure contre nos démons. Car elle requiert de ne rien faire d’autre qu’entrer dans la danse. De n’être qu’un mouvement abstrait, le geste d’un pinceau sur une toile confondu avec l’animal.

S’autoriser l’allégeance,
Oublier les souffrances,
Pour suivre l’allure

D’un autre,
Qui nous regarde à nouveau,
Nous propose un regard en nous-mêmes,

Alors montons,
Gravissons la gravité,
Non pas pour la défier, mais pour s’ancrer en elle.

La gravité nous attire vers le bas, pour nous tenir debout,
Le bas nous rapproche du centre, du noyau de la vie.
Les profondeurs sont là,
Pour nous élever.

Ainsi ce qui devait être une cure contre une vie menée dans les abysses des absinthes,
Devient une cure pour la vie, une guérison, un pardon.

Alors montons,
Gravissons la gravité,
Sur un cheval, un poney,  voilier libérateur
Pour voyager et vibrer à travers les vagues de l’âme.

Et si le temps était venu, d’un petit trot d’essai ?©

Ecrire à Estelle : estelle.equitadvise@gmail.com

20-05-2020