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On a vu EO le film

Prix du Jury à Cannes cette année, ce film n'est pas prêt de s'arrêter là dans les récompenses. 

Dès la première scène de ce long métrage signé Jerzy Skolimowski, l’immense réalisateur polonais plusieurs fois récompensé à Cannes et Venise, on se prend d’affection pour EO. Ce petit âne gris exécute un numéro dans un cirque avec sa maîtresse adorée qui le défend d’un excès de violence de la part d’un homme qui tente de s'approprier l’âne à des fins utilitaires.

Le sujet est posé et le risque qu' EO (hi han en polonais) soit amené à vivre ne retombera pas au fil de l’histoire.

Dans une atmosphère en tension permanente, où le danger peut surgir à tout moment, on est happé par les pérégrinations de l’âne EO qui, sans jamais se départir de sa confiance, est à la recherche de sa vie passée.

Beaucoup d’effets visuels et sonores sont engagés, une qualité des plans et des mouvements de caméra participent à rendre les différents lieux hostiles et les scènes poignantes.

Dans ce long métragte, la force de l’image prend le pas sur les dialogues. On ne peut rester insensible et sourd face au sujet : la maltraitance animale et la non prise en compte de son bien être.

Ressenti comme un besoin vital de faire ce film, Jerzy Skolimowski (84 ans) a confié sur le plateau d’Euronews :

" J’ai un message à faire passer aux gens. C’est un message sur notre traitement des animaux. Les humains ont généralement une mauvaise attitude envers eux. Ils sont très gentils avec les animaux domestiques, certes, mais, en général, nous traitons les animaux comme des objets, pas des êtres vivants."

La volonté du cinéaste de 84 ans de transmettre l’émotion à travers l‘innocence de l’animal, personnage principal du film, atteint son but telle une flêche. Je dois bien avouer que je suis restée, tout au moins j’ai tenté de rester, à distance de mes propres émotions...

Ames sensibles sensibles vous êtes prévenues.

Mathilde Mermin

EO - sortie en salle le 19 octobre.