EQUITATION TON UNIVERS IMPITOYABLE

COVID. Un prétexte ?

En trois jours seulement, les failles et les rancoeurs accumulées depuis des années sont réapparues.  A coups de communiqués, de publications et de posts vengeurs sur les réseaux sociaux, ce sont les valeurs fondalementales de l'équitation, bienveillance solidarité détermination, qui sont ternies encore un peu plus. Déroulé :

➡️La FFE et le Comité Régional d'Equitation d'Ile de France (CREIF) interpellent les parlementaires le 28/10 sur le bien-être animal en amont du futur confinement👏

➡️Dans son Tweet du 29/10 le Ministre de l'Agriculture autorise les propriétaires de chevaux à continuer à se déplacer pour s'occuper d'eux👏

➡️ La Ministre Chargée des Sports précise le 30/10 quels sont les "publics prioritaires autorisés à accéder aux équipements recevant du public (ERP) ou de plein air (PA) munis d'une attestation téléchargeable sur le site sports.gouv.fr"

🥴Le justificatif du ministère des Sports a une durée de validité jusqu'au 2 juin 2020 (si !)

🥴L'attestation de déplacement dérogatoire se substitue-t-elle au justificatif des Sports ? 

➡️Dans un nouveau Tweet du 01/11 Le Ministre de l'Agriculture apporte des précisions pour les soins des chevaux : "Vous pouvez vous déplacer au-delà d'1km en cochant la case - Consultations, examens et soins ne pouvant être assurés à distance - sur l'attestation de déplacement " 👏

➡️Un peu plus tard, le Ministre de l'Agriculture, précise encore dans un autre Tweet : "Les centres équestres ne peuvent pas accueillir du public. Les propriétaires (et les cavaliers des équidés pris en pension dans ces centres) sont autorisés à s'y rendre pour aller nourrir, soigner, ou assurer l'activité physique indispensable à leurs animaux". smiley On a pas le droit de venir mais on peut y aller. devil

➡️ Chacun de leur côté, les Comités Régionaux et Départementaux d'Equitation (CRE et CDE -  Représentants de la FFE sur le terrain) oeuvrent auprès de leurs élus locaux pour des autorisations supplémentaires et le font savoir sur leur page FB 👏

En mars 2020, l'annonce d'un confinement national a déclenché un tsunami économique et sociétal. Le monde équestre n'a pas été épargné. Peut-être même a-t-il plus souffert que d'autres,  ses strucutres n'entrant pas dans le cadre des sports subventionnés. L'incapacité de la FFE à agir face à l'abandon des équidants par les ministères de tutelle, a provoqué des réactions virulantes, à la hauteur de la déception des propriétaires comme des professionnels. Ce déferlement haineux initié en priorité par des non-licenciés et/ou non-adhérants à la FFE, a permis de constater qu'on lui faisait endosser  un  rôle d'apôtre qui dépassait ses attributions. Si la Fédération Française d'Equitation a su tirer les enseignements du premier confinement, elle s'est, depuis,  rapprochée de la date d'échéance du changement ou renouvellement de sa Présidence. Et ça change tout. 

Le communiqué fédéral associé au Comité Régional d'Ile de France le 28 octobre a provoqué les foudres des 12 autres comités, qui tous, agissent localement pour l'ensemble du territoire. Le vieux débat Paris/province n'est pas mort.

Le 30 octobre, le Comité Régional d'Occitanie publie sur sa page FB, le courrier du Préfet du Gard "autorisant les cavaliers ou propriétaires à se rendre dans les établissements équestres ou les pâturages et y assurer les soins ou l'exercice nécessaire" dans le respect des règles sanitaires. Entre les posts de félicitations, se glisse la réponse offcielle de la FFE à une internaute qui cherche à se faire confirmer l'info : "Non. C'est un fake". Sans plus de vérifications, la FFE désavoue son propre représentant en région. Pour constater bien plus tard, l'authenticité de  la lettre et supprimer alors le post, sans plus de formalité. Le Président de ce Comité Régional a récemment officialisé sa candidature à la tête de la FFE.

En avril 2020, la puissante société France Galop (organisatrice des courses nationales de plat et d'obstacles avec paris - hippisme) réussissait là où la FFE, peu aidée par le ministère de l'Agriclture d'alors,  échouait une nouvelle fois : autoriser l'ouverture des structures aux propriétaires et professionnels pour poursuivre les entrainements, plus une aide financière spécifique. Ce n'est que fin mai, peu avant le déconfinement, qu'il est consenti aux  centres équestres de se faire "aider par la présence des propriétaires". Il y a alors belle lurette qu'un bon nombre de professionnels se sont exemptés de cette autorisation suppliée depuis des semaines.  "A cheval ou à poney, la distanciation est de fait dans notre sport ! Je veux pas crever parce qu'il y a bataille de couilles entre ennemis pour savoir qui pondra en premier l'autorisation !" nous confiait, sans ambages un responsable d'écuries d'Auvergne Rhône Alpes. Message fleuri mais qui a le mérite d'être clair !

Les jours qui viennent seront déterminants pour la survie des clubs. 

Preuve d'un ras-le-bol général, des associations dissidentes sont en embuscade.  Les ministères de tutuelle sauront-ils comprendre la spécificité de ce sport de plein air où le bien-être animal est indissociable de la pratique ? Saura-t-on leur expliquer surtout ? Les instances fédérales voudront-elles mettre leurs différends au box pour la pérénisation des sports équestres ? Sans une attitude reponsable, outre la perte de crédibilité, c'est avec un nouveau déficit de licenciés qu'elles devront compter

CL

01/11/2020 - Dessin Fanny Ruelle 

 

02-11-2020